Les films et docs dédiés à l'informatique

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Re: Les films et docs dédiés à l'informatique

Message par MyPOV »

Il y a des films d'anticipation qui voient loin, d'autres à la lisière d'un présent non encore révélé. Tel en 1902, Le Voyage dans la Lune de Méliès nous transportant dans un rêve universel, alors que les avions n'en étaient qu'à tenter des bonds ; et puis d'autres annonciateurs d'un futur obscur et redouté.

Mais lequel présenta, comme en voie d'achèvement, la surveillance généralisée des États-Unis sur son peuple ?

Image


[120] Ennemi d'État (1998) (imdb 7,3 / perso 5 pour la qualité du film, mais 8 pour son environnement idéologique)

Contenu : Film grand public ayant pour toile de fond une loi visant à généraliser les pouvoirs de surveillance des USA sur sa population. Un député, opposé à cette mesure, est assassiné par la NSA, mais le meurtre est filmé par hasard. L'enregistrement parvient à un avocat à son insu, faisant de lui la nouvelle cible de l'agence.

Avis personnel : Concernant le film lui-même, je trouve Will Smith insipide, ce qui est accentué par la faiblesse des dialogues et les nombreuses scènes familiales. Je le trouve à distance des prestations d'Eddie Murphy ou de Danny Glover, pourtant eux aussi habitués aux productions grand public. En revanche, la réalisation reste efficace, notamment dans les scènes d’action et la représentation visuelle des outils de surveillance de la NSA. Certes, certains dispositifs sont fantasmés ; par exemple, la possibilité d’enregistrer des scènes en haute résolution depuis un satellite, ou plus étonnamment, de "remonter dans le temps" pour reconstituer une scène avec une précision visuelle quasi magique.

Là où le film est novateur, c’est qu’il met la NSA au centre de son intrigue à une époque où l’agence était encore largement méconnue du grand public. Son existence était certes officielle, mais ses missions, ses capacités techniques et son rôle dans la surveillance intérieure restaient flous et peu médiatisés. Ennemi d’État anticipe et dénonce l’idée d’une surveillance de masse, posée comme profondément immorale, bien avant que ce sujet ne devienne central dans le débat public.

Quelques années plus tard, après les attentats du 11 septembre 2001, des lois comme le Patriot Act viendront effectivement légaliser un ensemble de pratiques de surveillance au nom de la lutte contre le terrorisme. Ce n’est qu’en 2013, grâce aux révélations d’Edward Snowden, que l’ampleur réelle des programmes de la NSA, incluant la surveillance massive de citoyens américains et étrangers, sera pleinement exposée au monde. À cet égard, le film apparaît rétrospectivement comme révélateur et visionnaire.

Disponibilité : Trouvable

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https://www.allocine.fr/film/fichefilm-16026/telecharger-vod/
La bande annonce VF est une catastrophe, voici celle US https://youtu.be/a3mrRv-1khI
Bonus : Un article du Guardian en anglais (directement traduisible avec un navigateur comme Firefox), propose une analyse qui décrit comment ce film avec d'autres a contribué à rendre acceptable la surveillance de masse. Déjà, dans un premier temps, en la faisant réalité auprès du grand public.

Code : Tout sélectionner

https://www.theguardian.com/film/shortcuts/2013/jun/16/hollywood-softened-us-up-nsa-surveillance
Modifié en dernier par MyPOV le sam. 7 juin 2025 00:04, modifié 1 fois.
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Re: Les films et docs dédiés à l'informatique

Message par MyPOV »

Après l'évocation du film imaginaire Le Voyage dans la Lune de Méliès, alunisons avec la mission Apollo 11 qui est aussi une victoire de l’ingénierie logicielle.

Lors de la descente finale vers la surface de la Lune, le module lunaire Eagle a connu un incident informatique majeur. Les alarmes successives 1201 et 1202 signalaient une surcharge : l’ordinateur ne pouvait plus exécuter toutes les tâches en temps réel, car il manquait non seulement de mémoire vive, mais aussi de temps processeur disponible.

Cet événement est devenu l’un des symboles de la résilience et de l’intelligence du système informatique embarqué : l’Apollo Guidance Computer (AGC). Conçu au MIT Instrumentation Laboratory, il était une révolution pour les années 1960, en étant multitâche avec gestion dynamique des priorités.

- RAM : 2 ko
- ROM : 36 ko
- Fréquence : ~1 MHz
- Technologie : mémoire à tores magnétiques, cousue à la main
- Langage : assembleur AGC, temps réel
- Fonctions : navigation, contrôle moteur, communication, manœuvres orbitales


Le problème venait d’un radar d’amarrage (utilisé pour les manœuvres entre le module lunaire et le module de commande resté en orbite autour de la Lune) resté involontairement activé, il continuait à envoyer des données. Dans Eagle, Armstrong et Aldrin voyaient les alarmes s’afficher sans en connaître la gravité. À Houston, l’ingénieur Jack Garman, qui connaissait par cœur les codes d’erreur, a immédiatement rassuré tout le monde pour poursuivre la descente.

Grâce à sa conception avancée, l’AGC a parfaitement réagi à une situation critique. Son cœur logiciel, appelé Executive, jouait le rôle d’un gestionnaire de tâches temps réel :
- Détection d’une surcharge (temps ou mémoire)
- Interruption automatique des tâches non prioritaires
- Maintien des fonctions vitales (navigation, contrôle moteur)
- Reprise autonome de l’exécution, sans redémarrage complet


Image
Margaret Hamilton et le code du logiciel de navigation

Cette architecture logicielle visionnaire a été conçue sous la direction de Margaret Hamilton. Elle a insisté pour y intégrer des mécanismes de récupération automatique et de gestion stricte des priorités : “Le logiciel pouvait échouer, mais il ne devait jamais mettre en danger la mission”. Cette philosophie, est aujourd’hui qualifiée de "fail safe and recover fast".


Image

[121] Mission Apollo 11, les premiers pas sur la Lune (Moonshot) (2009) (imdb 6,4 / perso 8 )
- Contenu : Téléfilm mêlant des images de fiction et réelles qui dépeint l'histoire de l'aventure spatiale américaine pour parvenir à aller sur la Lune.
- Avis personnel : En 90 minutes, le film retrace les différentes étapes étalées sur plusieurs années, qui ont permis d’atteindre l’objectif final. Pour cela, la réalisation est particulièrement maligne : le voyage est découpé en plusieurs séquences, chacune correspondant à une progression significative. Par exemple, celle de la première sortie spatiale avec la mise en orbite autour de la Terre, en passant par la réussite de la mise en orbite autour de la Lune pour un simple survol, jusqu’à l’étape finale de l’alunissage.
Ce qui fait aussi l’une de ses qualités, c’est que les éléments techniques présentés sont véridiques ; comme l’appareil permettant d’uriner dans l’espace. L’ensemble est enrobé de scènes cinématographiques de qualité convenable, montrant le quotidien des astronautes sur Terre. Je me suis laissé emporter, au point de verser une larme d’émotion lors de la descente finale :o
- Disponibilité : Trouvable, dont ici en basse qualité...

Code : Tout sélectionner

https://youtu.be/Tbd2bpEdWUE
Bonus : Une belle infographie pour comprendre les étapes du voyage,
https://blogs.futura-sciences.com/feldm ... apollo-11/
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Re: Les films et docs dédiés à l'informatique

Message par MyPOV »

Concernant la NSA, si Edward Snowden est une icône mondiale, il n'en était pas pour autant le premier lanceur d'alerte. Bien qu'il révélât les outils utilisés, j'avais été surpris par la retombée médiatique, parce que ça me semblait une évidence. Il y avait eu des personnages comme Diane Roark que j'ai déjà évoquée, ou William Binney objet de ce documentaire.


Image

[122] A Good American (2015) (imdb 7,3 / perso 8 )

Contenu : Documentaire racontant l'histoire au sein de la NSA de la surveillance de masse basée sur ThinThread qui se concentre sur les métadonnées, avec l'angle de vue de William Binney son concepteur. Sur fond d'attentats du 11 septembre, s'oppose la technologie privée Trailblazer dont le principe est de tout prendre.

Avis personnel : Les interviews sont agréables à suivre, avec souvent des scènes d'illustration en fond. La présence de Diane Roark est une bonne surprise. Pour ceux qui s'intéressent à ce genre de sujet, c'est un incontournable. Cependant, il est long à démarrer, il faut patienter près de 10 minutes. De plus, tout du long, la réalisation a fait le choix d'étouffer l'émotion, ce qui donne un ressenti assez morne.

Concernant le fond, William Binney est présenté tel un héros empreint de moral ayant lutté contre une sorte de force obscure intérieure. Il y a pourtant un problème sur deux points qui ont éveillé mon attention :

- William Binney n'aurait pas su que les USA pouvaient avoir parfois les mains sales dans ses activités de surveillance ; alors que ça fait des dizaines d'années qu'il travaille pour la NSA. Il en est ainsi, plus ou moins, pour tous les pays en force sur l'espionnage, les opérations secrètes, etc. Sa position présentant sa croyance en des services secrets vertueux est difficilement crédible. Même pour une partie du grand public, cela était déjà connu par des affaires comme le Watergate, le Vietnam, Iran-Contras, etc.
- William Binney a appliqué une anonymisation dans ThinThread pour les données des américains (qui seraient restées accessibles sur mandat), mais pas pour les autres peuples. Son système fonctionne parce qu'il est basé d'abord sur les métadonnées.

Pourquoi n'anonymiser que les données des américains ? :^) Ça ne peut pas être pour une question de morale sur le respect de la vie privée, sinon il aurait anonymisé tout le monde, tout du moins les habitants des pays partenaires des USA. Pour cette période, il n'a donc aucune considération pour le respect de la vie privée, alors qu'elle est fondamentale dans les démocraties de l'époque.

Ma théorie est qu'il anonymise les données des seuls américains parce qu'il sait que ThinThread, qu'il a développé quasiment seul, risque fortement d'être stoppé pour être en conflit direct avec la Constitution, les lois des USA et le sujet encore tabou de la surveillance de masse devant le peuple et auprès des politiciens. Ce n'est pas l'éthique qui l'anime.

Aussi s'effondre sa prétendue position invraisemblable de l'homme vertueux qui a anonymisé les données des américains, et qui ne savait pas que les USA, comme d'autres, utilisaient parfois des méthodes qui se jouent des lois ; il en est même acteur.

Il est tout à fait possible que ThinThread aurait permis d'éviter le 11 septembre. Cependant pour moi, il est le père de la surveillance de masse en Occident. Il n'y a rien d'accablant à cela, un autre l'aurait fait un jour parce que c'est le sens de l'histoire ; il ne mérite pas de statue.

Ma position pourrait évoluer après avoir vu d'autres documentaires le concernant :)

Disponibilité : Trouvable

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Dont sur YT avec une traduction automatique parfois aléatoire.
Mais, il faut un VPN (voire proxy) sur USA ; peut-être avec d'autres pays ?
Voir éventuellement du coté du VPN Windscribe qui offre 10Go gratuit par mois.
https://www.youtube.com/watch?v=N6KeImNEmgg
A noter qu'il existe des subs fr sur opensubtitles, mais je ne les ai pas testés avec la vidéo de YT.
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Re: Les films et docs dédiés à l'informatique

Message par MyPOV »

Gary Kildall est largement tombé dans l’oubli, pourtant il mériterait une place au panthéon de la micro-informatique.

En 1974, il conçoit CP/M (Control Program for Microcomputers), l’un des tout premiers systèmes d’exploitation pour les processeurs Intel 8080, bientôt adapté au Z80 et à d'autres micro-ordinateurs. Avec Digital Research, il incarne avant l’heure le modèle de la start-up innovante fondée dans un garage.

Lorsqu’IBM prépare en 1981 la sortie de son Personal Computer, basé sur un Intel 8088, CP/M-86 semble promis à devenir son système d’exploitation officiel. Mais une négociation manquée entre IBM et Digital Research change la donne. Microsoft, jusqu’alors simple éditeur de BASIC, propose une alternative rapide : MS-DOS, nouveau nom de QDOS acheté à Tim Paterson, lui-même fortement inspiré, voire en partie copié, de CP/M.

Gary Kildall, à défaut d’écrire le futur de l’Histoire, a largement contribué à en coder les premières lignes.

Image

[123] The Computer Chronicles - Gary Kildall Special (1995) (imdb - / perso 9)
- Contenu : Documentaire sur des aspects de la vie Gary Kildall créateur de CP/M initiateur de MS-DOS, et fondateur de Digital Research.
- Avis perso : L'ensemble est rustique parce que ce sont des témoignages d'époque. C'est loin d'être exhaustif, j'aurais tant aimé plus.
- Disponibilité : sur YT

Code : Tout sélectionner

En sous-titres fr traduits automatiquement sur https://youtu.be/Tdj8gh9GPc4

Bonus 1 : Computer Chronicles était une émission sur l'informatique et les jeux vidéo de 1981 à 2002 très populaire à travers le monde.

Bonus 2 : Tim Paterson, créateur de QDOS (Quick and Dirty Operating System :D ), a reconnu que son système avait été conçu comme une solution temporaire inachevée, destinée à tester une carte mère équipée du nouvel Intel 8086. Il s’est largement inspiré de CP/M, ce qui posera plus tard des problèmes à IBM.
Dans le documentaire Triumph of the Nerds, il déclare sans détour : “It was quick and dirty. I never expected it to be used for more than a few months.” (“C’était du vite fait, mal fait. Je ne pensais pas qu’on l’utiliserait plus que quelques mois.”)

Microsoft en acquit une licence exclusive pour 50 000 dollars en 1981, puis le rebaptisa MS-DOS pour le proposer à IBM.
Toutefois, la supériorité technique de MS-DOS n’était pas évidente. Digital Research répliqua avec DR-DOS, qui, pendant plusieurs années, gagna le cœur des utilisateurs plus aguerris grâce à une meilleure gestion de la mémoire, des outils intégrés plus performants, etc.
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Re: Les films et docs dédiés à l'informatique

Message par MyPOV »



La parabole de 2001 : L’Odyssée de l’espace allant d'un simple bâton devenu arme, jusqu’à la lutte de l'Homme face à l'IA de sa création, ne finit par se révéler que tard, lors de leur confrontation directe, aussi froide que celle de l'espace pour HAL et si sanguine pour eux. C’est ce moment de tension, d'action, d’espoir et d’égarement si profondément humain qui compose Free Fall.


Image

[124] Free fall (Svobodnoe padenie) (2025) (imdb 5,3 / perso 8 )

Contenu : Film de Science-fiction dans le contexte de technologies spatiales et d'une intelligence artificielle ayant atteint un haut niveau de maturité.

Lors d'une mission spatiale subissant une série d'incidents critiques, un cosmonaute seul survivant, se retrouve isolé dans l'immensité de l’espace, dépendant d'une intelligence artificielle censée l’assister. Privé de repères, confronté aux pannes, au manque d’oxygène, il tente de survivre. L’IA, dotée d’une voix si humaine et rationnelle, semble l’accompagner dans cette lutte pour sa survie. Mais peut-être ne voit-il pas le vrai danger...

Avis perso : Free Fall réussit le pari de conjuguer spectacle visuel intense et profondeur thématique. Le film déploie une mise en image superbe, digne d’un Gravity, en offrant une immersion intense dans la solitude extrême du vide spatial, avec pour seul réconfort l'IA Anna. L'ayant regardé au casque, j'ai apprécié les bruitages particulièrement immersifs.

Au-delà de la forme, c’est la dramaturgie du combat entre l’homme et l’immensité du vide qui frappe. Mais l'IA, subtile et manipulatrice, est le troisième personnage de ce thriller à suspense, rappelant la confrontation mythique avec le HAL de Kubrick. Ce que Free Fall fait brillamment, c’est d’étirer cette lutte, bien qu'au milieu de l'espace, en un huis clos étouffant, mêlant tension et apaisement, où l’espoir et la résignation s’entrelacent dans un combat si humain.

Ma seule critique porte sur le trop grand nombre d’enchaînements d'échecs et de réussites à l'ultime seconde, d'où mon 8. À noter, l’absence de toute référence géopolitique ou nationale, offrant une portée universelle au film, avec une humanité qu'on devine unifiée.

- Disponibilité : Ԁrᴉme Viqeo et +

Code : Tout sélectionner

bande annonce VF
https://youtu.be/QvSCGKA_wlI

Bonus : Si vous avez lu ce billet jusqu’au bout, félicitation : vous êtes désormais fiché par le Grand Frère prompt à rappeler que Free Fall serait sous influence Poutino-Russe, et qu'il est distribué via le Ԁrᴉme Viqeo de Jeff, nouvel ami du Canard ; si ça ce n'est pas une preuve de la collusion de tout ce beau monde :o Ceci expliquant possiblement son 5,3 sur imdb.
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Re: Les films et docs dédiés à l'informatique

Message par MyPOV »

Voyage au pays de la gueule de bois de la mondialisation heureuse :)

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[125] Silicon Valley, empire du futur (2018) (imdb 7,1 / perso 7)

Contenu : Documentaire sur la Silicon Valley qui survole son parcours pour devenir un moteur mondial d’innovation technologique, tout en exposant les fortes tensions sociales et économiques qu’elle engendre. Il met en lumière son extraordinaire dynamisme entrepreneurial, mais aussi les dérives avérées et potentielles de ce modèle.

Avis perso : Le documentaire couvre plusieurs décennies et aborde une multitude de sujets qui sont inévitablement effleurés, avec des points vraiment intéressants comme par exemples, le Mouvement technocratique, le Whole Earth Catalog qui était une sorte de "bible" technique pour les hippies, ou encore le fond d’investissement de la CIA In-Q-Tel. Le défaut majeur est que certaines digressions n'apportent rien au sujet, comme les évocations incongrues du mur de Trump, de l'Iran, etc... alors qu’il pourrait s’en tenir aux dérives bien suffisantes de la Silicon Valley. Au final, ça reste globalement intéressant en donnant envie d’explorer plus en profondeur les sujets évoqués.

Disponibilité :

Code : Tout sélectionner

https://youtu.be/fBsoJ_di4TQ

Image

[126] Amazon, l'Empire de Jeff Bezos (2020) (imdb 7,6 / perso 5)

Contenu : Documentaire intégralement à charge sur Jeff Bezos et Amazon

Avis perso :
D'abord, il convient de rappeler ce qui est omis : Amazon a profondément élargi l’accès au livre. Pour des populations entières, parfois loin d’une grande ville, d’une bibliothèque ou d’une librairie, Amazon a été une porte d’entrée vers des savoirs jusque-là inaccessibles, voire censurés.

Critiquer Amazon, oui. Mais à condition de ne pas se raconter une fable, celle d’un monstre tombé du ciel, qui permettrait surtout aux biens pensants de se laver les mains de leur contribution au monde qu’il incarne.

L’un des signes flagrants de cette posture réside dans l’effacement du rôle de sa femme MacKenzie Scott dans les débuts. Elle fut essentielle à la structuration initiale d’Amazon : cofondatrice, première salariée, comptable, négociatrice du tout premier contrat de fret. Cette omission n’est pas neutre, elle permet de déshumaniser le récit.

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Amazon est né au cœur des années 1990, quand le projet de la "mondialisation heureuse" triomphait. Elle promettait croissance, innovation, flexibilité et choix infini pour les consommateurs. Les élites s’en faisaient les avocats, ce sont parfois les mêmes qui aujourd’hui en dénoncent à bon compte les dérives.

Bien des reproches faits à Amazon sont fondés, comme sa lutte contre les syndicats ou la pression exercée sur ses travailleurs. Mais ils deviennent difficilement audibles quand ils sont détachés d'un contexte ; par exemple, une comparaison avec des géants logistiques tels UPS ou FedEx. Actuellement, Amazon a plus d'un million de salariés avec son inévitable cohorte de problèmes sous de multiples législations. Le plus souvent, ce documentaire se limite à l’indignation plutôt qu'à l'analyse et à l’information.

Je ne pensais pas qu'un jour, je serais amené à présenter des aspects positifs d'Amazon, mais ce documentaire est si caricatural qu'il faut bien que l'histoire soit ramenée à une réalité :|

Disponibilité : en deux parties sur Arte, mais il n'est plus censé y être, et +

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https://www.arte.tv/fr/videos/124417-001-A/amazon-l-empire-de-jeff-bezos-1-2/

Bonus :
- 5 juillet 1994 : création de Cadabra
- 5 juillet 1995 : changement effectif de nom en Amazon
- 16 juillet 1995 : ouverture de Amazon.com
- 3 avril 1995 : premier achat test de Fluid Concepts and Creative Analogies par John Wainwright ; c'est un livre sur l'IA.
- 16 juillet 1995 : première vente officielle... du même livre.

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En faisant tomber les barrières géographiques et économiques d’accès au livre, j'en viens à me demander si la répercution d’Amazon n'est pas aussi importante que l'invention de l’imprimerie :D

Son impact sur le prix des livres est réel, ils ne sont plus un signe de statut. Longtemps, leur accès obéissait à un modèle économique pour la classe supérieure : il fallait habiter près d’une bonne librairie et disposer d’un revenu suffisant. D'ailleurs, Napster le fera plus tard pour la musique, suivi de l'arrivée de Spotify et Deezer.

Enfin, Amazon a démocratisé l’usage du nouveau médium qu'est le livre numérique, notamment via son Kindle.
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