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L’intelligence matérielle s’intègre, avec ou sans notre accord, dans nos structures et nos organisations, dans nos mentalités et comportements et même dans nos corps. L’effacement graduel de l’ordinateur comme objet est compensé par l’envahissement toujours plus poussé de l’intelligence artificielle, au point où se pose la question «Au service de qui et dans quel but ?»,
Les systèmes ordinés se retrouvent à peu près tous les niveaux de la société. Mais c'est la puissance de calcul et le «Big data» qui rendent possible à la fois la mobilité et l'exploitation des données au niveau social. Dans les écoles, l'analyse des données de suivi des étudiants débute tout juste. Chaque action enregistrée peut être utilisée dans un but ou un autre. L'intelligence artificielle est invisible mais bien présente et sa mémoire est colossale. Son contrôle devient un enjeu politique clé.
L’imprégnation continue de l'ordinateur et sa dématérialisation passent dans le langage : la «transparence », le «sans contact» et le «nuage» se déclinent sous différentes formes, sans même que la technologie paraisse. En fait, cette disparition n'est qu'en apparence. L'ordinateur nous a t-il rendus dépendants ? Nous en sommes peut-être dépendants, mais nous avons plus de possibilités avec que sans et, en ce sens, nous sommes plus libres qu'avant. En autant que nous soyons capables de s'en servir ET de ne pas s'en servir si cela nous chante. Le charme d’écouter un professeur nous parler avec passion.
