Aux confins du cosmos, la NASA ressuscite Voyager 1 après deux décennies de silence.

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chtimi054
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Aux confins du cosmos, la NASA ressuscite Voyager 1 après deux décennies de silence.

Message par chtimi054 »

Aux confins du cosmos, la NASA ressuscite Voyager 1 après deux décennies de silence.

Suspendue à un fil à 24 milliards de kilomètres, la sonde Voyager 1 semblait condamnée au silence. C'était sans compter sur l'ingéniosité de la NASA qui, lors d'une manœuvre audacieuse en mars 2024 (révélée en mai 2025), a ranimé ses propulseurs endormis depuis 20 ans. L'épopée continue.
Image Un souffle ténu, parvenu des abysses glacés du cosmos, à une distance qui défie l'entendement humain – plus de 24 milliards de kilomètres. C'est de là que la NASA a récemment transmis une nouvelle confinant à l'exploit : le sauvetage, contre toute attente, de sa légendaire sonde Voyager 1. C'est en Mars 2024 que le miracle a eu lieu, alors que ce pionnier de l'exploration interstellaire vacillait, menaçant de rompre définitivement le contact. L'ingéniosité et la ténacité des équipes du Jet Propulsion Laboratory (JPL) ont permis de réveiller des propulseurs d'appoint que l'on croyait à jamais éteints depuis deux décennies. Une course contre la montre dont le succès, officialisé en mai 2025, garantit la poursuite d'une mission déjà inscrite au panthéon de la conquête spatiale.
Image Voyager 1 : le défi de la longévité aux frontières du système solaire

Depuis son lancement en 1977, Voyager 1 s'est muée en une icône, dépassant de loin sa mission première d'étude des géantes gazeuses pour s'aventurer là où aucun engin terrestre n'avait encore osé : l'espace interstellaire. Or, pour que cette messagère des confins continue son dialogue avec la Terre, il faut que son antenne demeure scrupuleusement orientée vers sa planète d'origine. Pour ce faire, la sonde spatiale s'appuie sur un système complexe de propulseurs (16 au total). Le poids des ans, cependant, n'épargne personne, pas même les machines les plus robustes. Les propulseurs principaux, victimes d'une probable avarie de leur système de chauffage, s'étaient tus il y a plus de vingt ans. Des propulseurs de secours, activés en 2004, avaient alors pris le relais. Mais le temps, inexorable, et l'accumulation insidieuse de résidus de propergol commençaient à gripper dangereusement ce mécanisme de survie, faisant craindre une perte de communication irréversible, et avec elle, la fin de la collecte de données uniques.
Image Un pari technique audacieux à une distance vertigineuse

Face à cette perspective alarmante, les stratèges de la NASA ont dû concevoir une parade d'une rare audace. L'idée ? Tenter de ranimer ces fameux propulseurs principaux, ceux que l'on pensait définitivement hors course depuis 2004. Un diagnostic mené à des milliards de kilomètres – véritable prouesse de télémaintenance – suggérait qu'un interrupteur malencontreusement basculé aurait pu être la cause de la mise en sommeil de leur système de chauffage, pourtant vital. Le défi était double, voire triple : non seulement intervenir sur un interrupteur à une distance où chaque instruction prend près de 23 heures pour arriver à destination, et autant pour en connaître l'issue, mais il fallait aussi agir dans une fenêtre de tir extrêmement contrainte. L'unique antenne terrestre capable d'un dialogue aussi précis avec Voyager 1 s'apprêtait en effet à entrer dans une phase de maintenance prolongée, la rendant indisponible jusqu'en 2026. La réussite de l'opération avant ce silence radio programmé était donc impérative. Le risque était palpable : relancer les chauffages était une chose, mais une réactivation des propulseurs sans un chauffage optimal pouvait aboutir à une avarie majeure, voire une petite explosion.
Image Le "moment de triomphe" : Voyager 1 continue son voyage interstellaire

Ce fut donc le 20 mars 2024 que les commandes salvatrices furent envoyées par-delà les orbites planétaires. S'ensuivirent plus de 46 heures d'une attente où chaque minute semblait une éternité, le temps que le faible signal de la sonde confirme ou infirme le succès. Puis, la délivrance : les données télémétriques indiquaient une élévation de température au niveau des chauffages. Les propulseurs principaux de Voyager 1 reprenaient vie ! "C’était un moment de triomphe," a ainsi pu confier Todd Barber, l'un des responsables moteurs de la mission. "Nous pensions que ces moteurs étaient hors d'usage. Mais l'un de nos ingénieurs soupçonnait qu'il y avait encore une chance de réparation. Et il avait raison." Un sentiment d'accomplissement partagé par Kareem Badaruddin, directeur de la mission Voyager au JPL, qui reconnaissait : "Franchement, ils n'imaginaient probablement pas que les vaisseaux Voyager allaient continuer pendant encore 20 ans." Ce sauvetage, que d'aucuns qualifient de miraculeux, permet à l'infatigable Voyager 1 de poursuivre sa fantastique épopée à travers l'espace. En dépit de la puissance déclinante de ses générateurs et des multiples défis techniques relevés au cours de son demi-siècle d'existence, la sonde continue de transmettre des informations précieuses depuis des régions de l'univers encore vierges de toute exploration humaine. Une véritable ode à l'ingéniosité et à la résilience.


merci à GNT
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Re: Aux confins du cosmos, la NASA ressuscite Voyager 1 après deux décennies de silence.

Message par MyPOV »

C'est incroyable :o :clap:

IA :
Je me pose la question aussi la question si la NASA utilise toujours sur Terre quelques composants d'époque pour communiquer avec Voyager 1 ?
Excellente question — et la réponse est oui, en partie !

Pour communiquer avec Voyager 1, la NASA utilise un réseau appelé le Deep Space Network (DSN), qui se compose d'immenses antennes réparties aux États-Unis (Californie), en Espagne (Madrid) et en Australie (Canberra). Ces antennes ont évidemment été modernisées au fil du temps, mais certaines technologies et protocoles utilisés pour Voyager 1 doivent encore être compatibles avec les systèmes de 1977.

1. Compatibilité rétroactive obligatoire
Voyager 1 utilise un ordinateur embarqué et des systèmes de communication vieux de plusieurs décennies, avec un débit de transmission extrêmement bas (quelques dizaines de bits par seconde). Donc la NASA doit maintenir ou émuler des équipements capables de comprendre ces signaux "anciens", même si l'infrastructure autour est plus moderne.

2. Connaissance spécialisée
Les protocoles de communication et les langages de codage des années 1970 (comme l’assembleur utilisé sur Voyager) ne sont plus enseignés ni utilisés couramment. Il existe donc encore, chez la NASA ou dans des groupes de soutien, des ingénieurs spécialisés qui comprennent ces anciens systèmes, ou des documents très techniques conservés à cette fin.

3. Émulateurs et vieux ordinateurs
Dans certains cas, la NASA a eu recours à des émulateurs logiciels qui simulent le comportement de vieux ordinateurs ou équipements pour pouvoir envoyer ou décoder les commandes destinées à Voyager. Il est même arrivé que la NASA ressorte de vieux équipements physiques stockés pour déchiffrer certains signaux ou vérifier des formats de commande.

4. Antenne de Goldstone
L’antenne de 70 mètres à Goldstone (Californie), par exemple, joue un rôle clé dans la réception des signaux de Voyager 1. Cette antenne a été construite dans les années 1960 et a été régulièrement modernisée, mais elle reste physiquement la même, car ce genre d'infrastructure est conçu pour durer des décennies.

---
Donc oui, il y a un vrai mélange de haute technologie moderne et d’ingénierie “vintage” dans la communication avec Voyager 1 — c’est un peu comme si on utilisait un superordinateur actuel pour parler avec un téléphone à cadran des années 70… mais à 24 milliards de kilomètres de distance !
Modifié en dernier par MyPOV le lun. 19 mai 2025 09:43, modifié 2 fois.
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Re: Aux confins du cosmos, la NASA ressuscite Voyager 1 après deux décennies de silence.

Message par MyPOV »

Peux-tu me donner les caractéristiques de l'ordinateur de bord de Voyager 1 ?
Voyager 1 embarque en réalité trois ordinateurs principaux, chacun chargé d’une fonction spécifique :

1. CCS, Computer Command System
- Fonction : gestion des commandes de la sonde (par exemple, allumer un instrument, tourner l’antenne…).
- Mémoire : 4096 mots de 18 bits (≈ 9 kilobytes).
- Rôle : reçoit et exécute les instructions envoyées depuis la Terre, orchestre les fonctions générales de la sonde.

2. FSW, Flight Data Subsystem
- Fonction : gestion des données scientifiques et des communications avec la Terre.
- Mémoire : 8198 mots de 16 bits (≈ 16 kilobytes).
- Rôle : collecte les données des instruments scientifiques et prépare leur envoi vers la Terre via le Deep Space Network.

3. AACS, Attitude and Articulation Control System
- Fonction : contrôle d’orientation de la sonde (pointage précis de l’antenne vers la Terre, par exemple).
- Mémoire : similaire aux autres (quelques kilobytes).
- Rôle : utilise des senseurs stellaires, gyroscopes, et propulseurs pour ajuster l’orientation.

4. Résumé technique
- Langage de programmation : Assembleur
- Type de processeur : Custom TTL logic (pas de microprocesseur intégré)
- Mémoire totale embarquée : Environ 68 kilobytes
- Vitesse de traitement : Environ 100 à 200 kHz
- Capacité de stockage : Pas de disque dur : les données sont transmises ou stockées temporairement dans de la mémoire volatile ou magnétique (bandes magnétiques pour certaines tâches initiales)


Comment la NASA envoie des instructions à Voyager 1 :

1. Émission depuis la Terre
- Les instructions sont préparées sur Terre par des ingénieurs (souvent écrites en assembleur spécifique à Voyager).
- Ces commandes sont transmises via les antennes géantes du Deep Space Network (DSN) :
Antennes de 70 mètres.
Fréquence : bande S et X, autour de 8 GHz.
Puissance de l’émetteur : environ 20 kilowatts, car le signal va s’affaiblir considérablement sur 24 milliards de km.

2. Réception par Voyager 1
- L’antenne parabolique de Voyager (3,7 m de diamètre) reçoit le signal.
- Le signal est très faible à ce stade (moins d’un milliardième de milliardième de watt !).
- L’ordinateur principal (le CCS) déchiffre les instructions, les stocke temporairement en mémoire, et les exécute ensuite selon un calendrier ou immédiatement.


Et si on veut mettre à jour quelque chose ?

1. Voyager 1 n’a pas de « système d’exploitation » modifiable comme un PC, mais la NASA peut :
- Envoyer un nouveau jeu d’instructions qui vont écraser ou modifier des routines existantes dans la mémoire.
- Cela a été fait récemment, notamment pour contourner des bugs ou reconfigurer certains composants après des pannes.
Par exemple, en 2022, la NASA a découvert que Voyager 1 envoyait des données erronées. Ils ont reprogrammé les systèmes à distance, en redirigeant certaines communications internes pour contourner un composant défectueux.

2. Précautions extrêmes :
- Une erreur peut être fatale, car il n’y a aucun moyen physique de réparer.
- Chaque commande est testée sur un simulateur au Jet Propulsion Laboratory (JPL), qui reproduit fidèlement le matériel et logiciel de la sonde.
- Puis, l’équipe attend parfois plusieurs jours que le signal parvienne à Voyager, et que la sonde envoie une réponse.
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