Dans la foulée de la panne électrique géante en Espagne, un rapport récent a rappelé le danger caché des onduleurs chinois pour panneaux photovoltaïques. Des experts aux Etats-Unis affirment avoir trouvé des composants suspects en les démontant.

En ne pouvant assurer de production stable puisqu'elle dépend des conditions météorologique et d'ensoleillement, l'énergie renouvelable, par ses flux variables, peut générer une certaine instabilité dans le réseau électrique général s'il n'existe pas de mécanismes compensatoires.
Un rapport récent de SolarPower Europe, regroupant des professionnels du photovoltaïque, a pointé du doigt un danger caché dans nombre d'installations de panneaux solaires : les onduleurs d'origine chinoise souvent insuffisamment protégés contre des attaques extérieures et qui pourraient provoquer de semblables perturbations du réseau électrique européen en cas d'attaque coordonnée sur ces équipements.
Les onduleurs font le lien entre la production d'énergie continue produite par les panneaux solaires et le courant alternatif envoyé ensuite sur les réseaux électriques. Une perturbation à ce niveau peut impacter l'approvisionnement d'électricité et des variations de quelques GW suffiraient à mettre le réseau général en difficulté.
Le rapport relevait que si les grandes installations ont généralement des exigences de sécurité élevées, le risque vient plutôt des petites structures et des installations chez les particuliers, moins bien protégées ou dont les sécurités sont plus rarement mises à jour.
Des modules de communication cachés dans les onduleurs
Comme pour confirmer ce risque caché et sous-estimé, l'agence Reuters rapporte que des experts américains ont constaté la présence de modules de communication non documentés et au rôle inconnu en démontant des onduleurs d'origine chinoise pour panneaux photovoltaïques.
Les onduleurs sont généralement connectés à Internet pour assurer du contrôle, de la maintenance et des mises à jours distante et cet accès est en principe sécurisé mais ces modules de communication supplémentaires pourraient éventuellement permettre de passer outre les couches de sécurité et modifier le comportement des onduleurs de façon discrète.

De semblables modules de communication auraient également été retrouvés dans certaines batteries et autres dispositifs de stockage d'énergie, là encore avec la possibilité de créer des problèmes.
Les experts américains ne citent pas les entreprises chinoises incriminées et le gouvernement américain reste discret sur le sujet, se contentant d'indiquer que des évaluations de sécurité sont régulièrement réalisées.
Une domination chinoise dans les onduleurs qui inquiète
L'un des problèmes pointés par le rapport de SolarPower Europe tient au fait que la Chine domine l'approvisionnement en onduleurs des installations photovoltaïques. Comme dans d'autres domaines, elle écrase la concurrence par ses prix bas, ne laissant pas d'autre option.
Et en la matière, Huawei a une longueur d'avance. Or, le groupe chinois est déjà la bête noire des Etats-Unis dans d'autres domaines, des équipements télécom 5G aux composants IA, ce qui lui vaut des restrictions commerciales diverses depuis 2019.

Certains pays européens ont banni les équipementiers chinois des contrats d'approvisionnement en onduleurs pour panneaux photovoltaïques mais ils sont peu nombreux et ne couvrent pas toutes les installations.
merci à GNT