Même si le grand ChatGPT conserve sa couronne, son territoire est grignoté par une armée d'aspirants aux armes de plus en plus affutées. Gemini, Copilot, Claude et les petits nouveaux DeepSeek et Grok grimpent l'échelle pour le rejoindre au sommet de l'Olympe à une vitesse vertigineuse.
Le marché des chatbots croît de manière exponentielle. © Good dreams - Studio / Shutterstock Nous pouvons l'exprimer sans trop de crainte désormais : nous touchons du doigt l'âge d'or des chatbots. Dopés aux réseaux neuronaux de plus en plus ramifiés, ces assistants rivalisent d'intelligence pour conquérir nos écrans. Si le nom de ChatGPT s'est imposé comme le Kleenex de l'IA conversationnelle, les derniers chiffres de Similarweb et Sensor Tower (deux entreprises spécialisées dans l'analyse de données numériques) montrent que la compétition s'intensifie vigoureusement.
ChatGPT tremble : qui a sonné à sa porte ?
Les statistiques suivantes concernent le mois de mars, qui a servi de baromètre pour l'occasion. Gemini, le poulain de Google, a attiré 10,9 millions de visites quotidiennes sur le web, avec une progression mensuelle de 7,4 %. Une tendance qui devrait logiquement suivre la même courbe quand on sait que le modèle Gemini 2.5 Pro est aujourd'hui gratuit pour tout le monde. Microsoft et son modèle Copilot, animé par les algorithmes d'OpenAI, a capté 2,4 millions de connexions journalières, en hausse de 2,1 % par rapport à février.
Sans trop de surprise, DeepSeek, véritable OVNI dans le paysage de l'IA, a captivé 16,5 millions de visiteurs en mars. Le chatbot chinois, actuellement en version V3-0324, a rattrapé les géants du secteur malgré son arrivée très tardive dans l'arène. Un score égalé par Grok, le chatbot impertinent d'xAI ; entreprise pilotée par Elon Musk, qui a pulvérisé les compteurs avec une croissance mensuelle de… 800 % !
David Carr, rédacteur en chef chez Similarweb, commente cette dynamique : « DeepSeek occupe la deuxième place en mars, malgré une baisse de trafic de 25 % par rapport à février [...] Il est apparu de nulle part en janvier, mais la plateforme d'IA qui possède pour le moment la plus forte dynamique est Grok ». Le marché tech carbure à l'adoption rapide et à l'effet réseau, et ces taux de croissance en sont la preuve éclatante.
Grok ; l'enfant terrible des chatbots ; a trouvé son public. © QINQIE99 / Shutterstock L'innovation, sève de la croissance
Sur le front mobile, les compteurs s'affolent tout autant. L'application Claude a boosté sa base d'utilisateurs de 21 % pendant la semaine du 24 février, période qui coïncide avec le lancement de son modèle Claude 3.7 Sonnet (avec son super assistant de code). De même, deux semaines après la mise en orbite de Gemini 2.0 Flash, Google a savouré une hausse de 42 % de ses utilisateurs hebdomadaires.
Pour Abraham Yousef, analyste chez Sensor Tower, ce succès est dû bien sûr à l'émergence de nouveaux modèles, mais également à l'implémentation de fonctionnalités inédites comme facteurs catalyseurs d'adoption. Google a permis aux usagers de la version gratuite de Gemini de profiter d'options auparavant payantes (les Gems, la fonction Canva, etc.). Pendant ce temps-là, Anthropic a eu le temps de muscler Claude (applis de bureau, outil de dictée, etc.). Un chatbot est comme un bon vin et ne naît pas parfait : il doit maturer et se complexifier pour rester compétitif.
Malgré tous ces challengers, ChatGPT caracole toujours en tête. En mars, l'application mobile d'OpenAI pesait dix fois le poids combiné de Gemini et Claude, après avoir franchi le cap des 500 millions d'utilisateurs hebdomadaires fin mars. Une avance confortable qui permet à OpenAI de dormir sur ses deux oreilles – mais d'un sommeil léger. Même les leaders les plus solides gardent un œil sur leur rétroviseur !
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