
Microsoft a décidé de revoir la manière dont les mises à jour sont distribuées pour trois de ses principaux produits : Windows, Windows Server et Office. Cette fois cependant, l’éditeur fusionne les cycles et applique le même modèle partout. En espérant qu’il maintienne une ligne désormais plus claire.
Depuis que Windows 10 est disponible, Microsoft tente de faire passer le message : il faut considérer le système comme un service. Voilà pourquoi la politique de support se rapporte d’ailleurs à « Windows as a service ». Cet angle signifie un train de mises à jour régulier, un certain nombre de mois de support pour chaque version ainsi que plusieurs branches de distribution, selon que l’on est dans le grand public ou le monde des entreprises.
La société a ainsi décidé de simplifier l’ensemble, en se basant sur le nouveau rythme imposé à Windows, qui aura désormais deux mises à jour fonctionnelles par an.
Le nouveau tapis roulant
Windows, Windows Server et Office partagent désormais un même rythme de parution des mises à jour fonctionnelles. Tous les six mois, en mars et septembre, les trois produits reçoivent donc des évolutions majeures. Celles de Windows 10 sont connues car elles portent toutes des noms, même si le rythme était différent jusqu’à présent.
Ce cycle biannuel ne change rien aux habituels Patch Tuesdays, qui servent d’autres objectifs. Les mises à jour majeures font ainsi progresser les fonctionnalités, tandis que les mensuelles colmatent les vulnérabilités et améliorent la qualité générale. Microsoft les appelle d’ailleurs « quality updates », avec pour objectif l’entretien des produits concernés.
On pouvait se douter que ce nouveau rythme risquait d’avoir un impact sur la manière dont le support était abordé, notamment sur les branches, jusqu’à présent au nombre de trois. Là encore, Microsoft a décidé de simplifier.
Des trois branches actuelles…
Depuis l’apparition de Windows as a service, le système était distribué selon trois branches, même si la grande majorité des utilisateurs n’en connaît qu’une : la Current Branch, ou CB. C’est celle que l’on trouve sur les machines du grand public, et souvent dans les PME. Elle reçoit les mises à jour dès qu’elles sont prêtes.
La Current Branch for Business, ou CBB, s’appliquait aux entreprises qui en faisaient la demande. Dans les grandes lignes, il s’agissait d’une CB distribuée avec plusieurs mois de décalage, pour laisser aux sociétés le temps de mesurer les changements, de faire des tests et donc de vérifier que tout fonctionne.
Venait enfin la branche la plus méconnue : la Long-Term Servicing Branch, ou LTSB. Le rythme est cette fois complètement différent puisque la progression est beaucoup plus lente. L’actuelle version LTSB est l’Anniversary Update et dispose d’un support de plusieurs années. Le principe est le même que pour tout produit bénéficiant d’un support allongé (LTS pour le noyau Linux, ESR pour Firefox…) : permettre aux entreprises de rester le plus longtemps possible sur les mêmes composants et API.
… aux deux nouveaux canaux
Ces trois branches n’existent plus, du moins pas sous cette forme. Microsoft les rassemble désormais sous deux canaux uniquement : Semi-Annual Channel (SAC) et Long-Term Servicing Channel (LTSC). L’éditeur considère que la Creators Update, diffusée début avril (et désormais disponible pour l'intégralité des ordinateurs), était la première SAC. La suivante sera la Fall Creators Update, qui sera prête en septembre et probablement distribuée en octobre.
Le grand public et la plupart des entreprises seront en SAC. Chacune de ces versions bénéficiera d’un support de 18 mois, quel que soit l’utilisateur. Les entreprises qui n’en veulent pas immédiatement pourront différer chaque nouvelle SAC, le support étant garanti pour les anciennes. Microsoft ajoute que pour tester en amont, il est possible de s’inscrire sur le programme Windows Insider, aménagé au cours des derniers mois pour mieux correspondre aux besoins des entreprises.
Les versions LTSC ne changent pas vraiment d’optique. L’actuelle version est toujours l’Anniversary Update, et la prochaine sera la Fall Creators Update, dans une paire de mois. Selon Microsoft, ce canal est à réserver aux machines « spéciales », de type point de vente et machines sans interface, réduite à des tâches répétitives.
Un cycle plus simple, et qu’on espère plus pérenne
Microsoft aura quelque peu tâtonné pour trouver ce qui ressemble bien à un rythme de croisière. L’ensemble paraît enfin clair, et même si l’on parle surtout de Windows, les clients pourront donc s’appuyer sur un rythme d’une version majeure tous les six mois, accompagnée à chaque fois d’un support de 18 mois. Même si une entreprise reporte la nouvelle SAC, elle sait qu’elle disposera encore d’un an de support pour l’ancienne.
Ce nouveau cycle généralise finalement le concept des Patch Tuesdays. Microsoft avait expliqué il y a bien des années maintenant que les entreprises réclamaient des diffusions à espaces réguliers et prévisibles. Avec ce fameux rythme mensuel, les correctifs étaient en effet déployés dès qu’ils étaient prêts. Ramener les évolutions fonctionnelles sur un cycle biannuel, avec des mois fixes, devrait donc permettre aux entreprises de mieux s’organiser, puisqu’elles étaient jusqu’à distribuées en fonction du seul calendrier de Microsoft.
Espérons donc cette fois que les deux nouveaux canaux se maintiendront, avec une politique de support qui restera suffisamment en place pour que les clients puissent réellement la maîtriser. Notez que dans le cas du grand public où les versions SAC seront distribuées tout de suite ou presque, cette question du support ne se posera pas vraiment, puisqu’ils auront toujours la dernière révision majeure de Windows ou d’Office. À moins, bien sûr, que du matériel non supporté ne soit impliqué, comme ce fut le cas récemment avec les processeurs Clover Trail d’Intel.
merci à NextInpact