Page 1 sur 1

Cybercriminalité en 2024 : la France sous haute vigilance ?

Posté : ven. 11 juil. 2025 08:27
par chtimi054
Image Alors que les Jeux Olympiques de Paris concentraient l’attention du monde, beaucoup s’attendaient à une flambée de cyberattaques. Les chiffres officiels, pourtant, racontent une autre histoire. La France a évité le chaos numérique annoncé, mais la cybercriminalité, elle, poursuit sa mutation silencieuse.

Le site d’actualité Data Security Breach vient de revenir sur le rapport mis en ligne par le SSMSI, le Service Statistique Ministériel de la Sécurité Intérieure. Dans les grandes lignes, ZATAZ vous en avait déjà parlé, 2024 avait été annoncée comme une année à haut risque cyber pour la France. Jeux Olympiques, événements mondiaux, visibilité médiatique… tous les ingrédients semblaient réunis pour provoquer une vague d’attaques informatiques. Et pourtant, le tsunami cyber n’a pas eu lieu. Du moins pas aussi agressif qu’il était possible de l’imaginer.

Comme le montre DataSecurityBreach.fr, le Service Statistique Ministériel de la Sécurité Intérieure a enregistré 348 000 infractions numériques en 2024, soit une hausse modeste de 2 % par rapport à 2023. Un chiffre à la fois rassurant, mais révélateur d’une menace désormais banalisée.

Le calme apparent s’explique par plusieurs facteurs : montée en compétence des services spécialisés, meilleure coordination institutionnelle, anticipation des risques… Mais attention à l’illusion d’un ennemi affaibli : la cybercriminalité mute plus qu’elle ne recule.

La plateforme Thésée, permettant de déposer plainte en ligne pour les escroqueries numériques, illustre ce virage. Avec plus de 51 000 plaintes enregistrées, elle devient un outil-clé dans le paysage numérique français. Pourtant, son utilisation a chuté de 19 % en un an. En parallèle, les signalements hors plateforme ont progressé de 6 %, traduisant une réorganisation des comportements, autant du côté des victimes que des cybercriminels.
En 2024, la France a recensé 348 000 infractions numériques, en légère hausse, mais sans explosion malgré les JO — une stabilité trompeuse.
Derrière chaque chiffre, des visages. En 2024, les femmes ont été massivement ciblées par les atteintes numériques à la personne : 66 % des victimes majeures sont de sexe féminin. Un chiffre qui interpelle et reflète la violence genrée du cyberespace : insultes, menaces, harcèlement, revenge porn, discriminations… autant d’attaques qui prolifèrent sur les réseaux.

Les femmes âgées de 18 à 44 ans représentent à elles seules près de la moitié des victimes adultes, alors qu’elles ne constituent qu’un cinquième de la population adulte. Cette surreprésentation n’a rien à voir avec une surutilisation d’Internet, mais tout avec une vulnérabilité systémique dans l’espace numérique.

Chez les mineurs, la tendance se poursuit : les filles de moins de 15 ans sont particulièrement touchées par les infractions à la personne, tandis que les garçons adolescents sont plus souvent victimes ou auteurs dans les fraudes numériques.

En matière d’atteintes aux biens — principalement des escroqueries et fraudes financières — la parité est presque parfaite. Les hommes de plus de 45 ans y sont toutefois légèrement plus exposés.

Du côté des auteurs, plus de 60 000 personnes ont été mises en cause en 2024, à plus de 80 % majeures. Les atteintes à la personne constituent désormais 62 % des affaires traitées, preuve que la violence ne passe plus seulement par les coups, mais par les écrans. Fait notable : les infractions contre les institutions et celles liées à des législations spécifiques (comme le RGPD ou la loi Hadopi) restent marginales, mais progressent fortement : +42 % en un an.

merci à ZATAZ