Ryzen Threadripper 2900(W)X
Posté : mar. 7 août 2018 07:28
Ryzen Threadripper 2900(W)X en précommande dès 699 euros : 12 à 32 cœurs, en 12 nm

n août 2017, AMD lançait ses Ryzen Threadripper avec 8 à 16 cœurs, inspirés de la gamme EPYC avec quatre canaux de DDR4 et une multitude de ports PCIe. Cette année, le constructeur va un peu plus loin, et se veut plus malin.
Après le renouvellement des processeurs Ryzen en avril, avec les modèles 2600(X) et 2700(X) à 6 et 8 cœurs, AMD fait de même avec son offre haut de gamme Threadripper. Mais cette fois, il s'agit de dépasser la simple mise à jour d'été. Le constructeur apprend également de ses erreurs.
Une nouvelle base pour les 2900X, mais une plateforme inchangée
Première chose : il n'y a plus de modèle équipé de 8 cœurs comme le précédent Threadripper 1900X. Celui-ci n'avait guère d'intérêt, si ce n'était de proposer des performances classiques sur une plateforme plutôt coûteuse.
Les 1920X/1950X laissent place aux 2920X/2950X qui bénéficient en partie de la baisse de prix de leurs prédécesseurs. Ils ne sont donc pas lancés à 799/999 dollars, mais 649/899 dollars, soit 699/949 euros. Architecture Zen+ oblige (voir notre analyse), les performances devraient être en hausse. AMD profite d'ailleurs du 12 nm pour grapiller quelques MHz.
La marque indique que cette gamme se destine aux « joueurs et passionnés », mais reste pragmatique dans ses chiffres : de tels CPU ne sont pas vraiment à l'aise dans les jeux, du fait de leurs fréquences limitées. Malgré l'existence d'un « Game Mode » dans son outil Ryzen Master, les résultats sont ici en retrait face à Intel. Mais ceux qui veulent jouer ET travailler sur des projets nécessitant un gros CPU pourraient y trouver leur intérêt.


Les autres caractéristiques sont inchangées : contrôleur mémoire DDR4 sur quatre canaux (2933 MHz au maximum), 64 lignes PCIe 3.0 et TDP de 180 watts. Cette stabilité se retrouve sur un autre point, appréciable : il n'y a pas de « faux » nouveau chipset comme avec les B450/X470 de la gamme classique. Le X399 reste le seul proposé (et gagne StoreMI).
AMD communique ici sur sa volonté d'offrir une plateforme parée pour le long terme sur son offre haut de gamme. Toutes les cartes mères actuelles (socket TR4) sont bien entendu compatibles, via une mise à jour de l'UEFI. Le constructeur ajoute que ses partenaires proposent tous une procédure machine éteinte, via une simple clé USB.
Une manière d'éviter d'avoir à gérer du support ou d'envoyer des « boot kit » comme cela a été le cas sur le socket AM4. Les constructeurs devraient tout de même profiter de l'occasion pour lancer de nouveaux produits, déjà vus en partie au Computex, comme MSI et sa X399 Creation, Gigabyte et sa X399 Extreme, etc.
Espérons que des modèles plus accessibles seront également proposés. Actuellement, il faut compter 280/300 euros minimum pour une carte mère X399 avec socket TR4. Un point à prendre en compte lors de l'achat.
Une gamme WX pour les stations de travail
La vraie nouveauté réside dans la gamme WX. Elle double le nombre de cœurs en revoyant légèrement les fréquences à la baisse. Le TDP passe alors à 250 watts. Les fabricants de systèmes de refroidissement se frottent les mains.
Comme les Threadripper de la série X, ces puces ne sont clairement pas destinées aux joueurs, mais à ceux qui ont de gros besoins en puissance de calcul, sans se tourner vers une offre serveur ou même une solution bi-CPU. C'est aussi une manière pour AMD de mettre une petite « claque » à Intel, qui n'a aucune alternative à proposer.
On appréciera au passage la dénomination claire de ces puces : 2950WX pour le modèle 24C/48T et 2990WX pour le 32C/64T. Tous deux affichent une fréquence de base de 3 GHz, pouvant atteindre les 4,2 GHz en mode Turbo. Ils sont bien entendu compatibles avec toutes les cartes mères X399, et annoncés à 1 299 et 1 799 dollars, soit 1 399 et 1899 euros.
Pour rappel, les Core i9-7960X et 7980XE, dotés de 16 et 18 cœurs, sont actuellement proposés pour 1 600/1950 euros. AMD en profite pour communiquer sur la capacité d'overclocking de ces puces, permettant d'atteindre plus de 7 600 points sur CineBench R15, sous azote liquide. Sans doute une réponse à Intel et son 28 cœurs à 5 GHz sous water chiller.
AMD veut préserver ses marges
La tarification est également intéressante, tout comme la manière dont la stratégie commerciale diffère désormais d'un marché à l'autre.
Les 2600(X)/2700(X) se montraient ainsi agressifs, surtout comparés aux tarifs de lancement de l'année dernière. Ce, malgré l'aspect haut de gamme et la nouveauté de ces produits. Le Texan est encore un challenger sur ce marché et doit se battre pour convaincre, notamment auprès des joueurs. Réduire les tarifs lui permet de dire « choisissez mes produits et placez la différence dans une bonne carte graphique ».
Avec Threadripper, la compétition est différente. La série X est déjà largement moins chère que les actuels Core i9 sur socket LGA 2066. La série WX n'a aucune compétition, excepté du côté des Xeon au tarif exorbitant. L'idée est donc de garder des marges bien plus confortables tout en continuant de proposer des packagings hors norme.
Pour s'en convaincre, il suffit de regarder ce récapitulatif des tarifs de lancement :

Pour calculer notre « score d'intérêt », nous avons multiplié le nombre de cœurs par la fréquence moyenne, et divisé le tout par le prix. Nous donnons un bonus de 15 % aux processeurs Zen+, dont les performances sont plus élevées. La fréquence moyenne est calculée selon la règle suivante :
Par contre, les Threadripper de série X sont toujours à environ 7,4 points. Les WX tombent dans les 6,7 points et sont, en théorie, les moins intéressants en rapport performances/prix. Ce, sans parler du coût de la plateforme, également plus élevé. Pour autant, ce seront les seuls à proposer ce niveau de performances et ils resteront loin devant l'offre d'Intel.
Mais cela montre bien la volonté d'AMD d'être bien moins agressif, histoire de privilégier ses résultats financiers.
Précommande aujourd'hui, disponibilité entre août et octobre
La société continue également sa pratique détestable du lancement en plusieurs phases. Ainsi, outre les premiers articles, il est possible de publier des « unboxing », sans évoquer les performances ou certains détails des produits. Attendez-vous donc à voir des dizaines de vidéo de découverte de boîtes « Next Gen » contenant un processeur TR4.
Mais c'est aussi le cas des précommandes, qui débutent aujourd'hui chez certains revendeurs. Pour la France, plusieurs partenaires sont annoncés comme Amazon, LDLC, PC Specialist ou encore Rue du commerce. L'arrivée dans les stocks sera plus ou moins tardive selon les cas :


Les 2990WX seront ainsi les premiers à être disponibles lundi prochain, date de publication des tests. Les 2950X seront les suivants, avec une disponibilité annoncée pour le 13 août. Enfin, il faudra attendre octobre pour les 2920X et 2970WX.
Nous publierons nos premiers tests lundi prochain.

n août 2017, AMD lançait ses Ryzen Threadripper avec 8 à 16 cœurs, inspirés de la gamme EPYC avec quatre canaux de DDR4 et une multitude de ports PCIe. Cette année, le constructeur va un peu plus loin, et se veut plus malin.
Après le renouvellement des processeurs Ryzen en avril, avec les modèles 2600(X) et 2700(X) à 6 et 8 cœurs, AMD fait de même avec son offre haut de gamme Threadripper. Mais cette fois, il s'agit de dépasser la simple mise à jour d'été. Le constructeur apprend également de ses erreurs.
Une nouvelle base pour les 2900X, mais une plateforme inchangée
Première chose : il n'y a plus de modèle équipé de 8 cœurs comme le précédent Threadripper 1900X. Celui-ci n'avait guère d'intérêt, si ce n'était de proposer des performances classiques sur une plateforme plutôt coûteuse.
Les 1920X/1950X laissent place aux 2920X/2950X qui bénéficient en partie de la baisse de prix de leurs prédécesseurs. Ils ne sont donc pas lancés à 799/999 dollars, mais 649/899 dollars, soit 699/949 euros. Architecture Zen+ oblige (voir notre analyse), les performances devraient être en hausse. AMD profite d'ailleurs du 12 nm pour grapiller quelques MHz.
La marque indique que cette gamme se destine aux « joueurs et passionnés », mais reste pragmatique dans ses chiffres : de tels CPU ne sont pas vraiment à l'aise dans les jeux, du fait de leurs fréquences limitées. Malgré l'existence d'un « Game Mode » dans son outil Ryzen Master, les résultats sont ici en retrait face à Intel. Mais ceux qui veulent jouer ET travailler sur des projets nécessitant un gros CPU pourraient y trouver leur intérêt.


Les autres caractéristiques sont inchangées : contrôleur mémoire DDR4 sur quatre canaux (2933 MHz au maximum), 64 lignes PCIe 3.0 et TDP de 180 watts. Cette stabilité se retrouve sur un autre point, appréciable : il n'y a pas de « faux » nouveau chipset comme avec les B450/X470 de la gamme classique. Le X399 reste le seul proposé (et gagne StoreMI).
AMD communique ici sur sa volonté d'offrir une plateforme parée pour le long terme sur son offre haut de gamme. Toutes les cartes mères actuelles (socket TR4) sont bien entendu compatibles, via une mise à jour de l'UEFI. Le constructeur ajoute que ses partenaires proposent tous une procédure machine éteinte, via une simple clé USB.
Une manière d'éviter d'avoir à gérer du support ou d'envoyer des « boot kit » comme cela a été le cas sur le socket AM4. Les constructeurs devraient tout de même profiter de l'occasion pour lancer de nouveaux produits, déjà vus en partie au Computex, comme MSI et sa X399 Creation, Gigabyte et sa X399 Extreme, etc.
Espérons que des modèles plus accessibles seront également proposés. Actuellement, il faut compter 280/300 euros minimum pour une carte mère X399 avec socket TR4. Un point à prendre en compte lors de l'achat.
Une gamme WX pour les stations de travail
La vraie nouveauté réside dans la gamme WX. Elle double le nombre de cœurs en revoyant légèrement les fréquences à la baisse. Le TDP passe alors à 250 watts. Les fabricants de systèmes de refroidissement se frottent les mains.
Comme les Threadripper de la série X, ces puces ne sont clairement pas destinées aux joueurs, mais à ceux qui ont de gros besoins en puissance de calcul, sans se tourner vers une offre serveur ou même une solution bi-CPU. C'est aussi une manière pour AMD de mettre une petite « claque » à Intel, qui n'a aucune alternative à proposer.
On appréciera au passage la dénomination claire de ces puces : 2950WX pour le modèle 24C/48T et 2990WX pour le 32C/64T. Tous deux affichent une fréquence de base de 3 GHz, pouvant atteindre les 4,2 GHz en mode Turbo. Ils sont bien entendu compatibles avec toutes les cartes mères X399, et annoncés à 1 299 et 1 799 dollars, soit 1 399 et 1899 euros.
Pour rappel, les Core i9-7960X et 7980XE, dotés de 16 et 18 cœurs, sont actuellement proposés pour 1 600/1950 euros. AMD en profite pour communiquer sur la capacité d'overclocking de ces puces, permettant d'atteindre plus de 7 600 points sur CineBench R15, sous azote liquide. Sans doute une réponse à Intel et son 28 cœurs à 5 GHz sous water chiller.
AMD veut préserver ses marges
La tarification est également intéressante, tout comme la manière dont la stratégie commerciale diffère désormais d'un marché à l'autre.
Les 2600(X)/2700(X) se montraient ainsi agressifs, surtout comparés aux tarifs de lancement de l'année dernière. Ce, malgré l'aspect haut de gamme et la nouveauté de ces produits. Le Texan est encore un challenger sur ce marché et doit se battre pour convaincre, notamment auprès des joueurs. Réduire les tarifs lui permet de dire « choisissez mes produits et placez la différence dans une bonne carte graphique ».
Avec Threadripper, la compétition est différente. La série X est déjà largement moins chère que les actuels Core i9 sur socket LGA 2066. La série WX n'a aucune compétition, excepté du côté des Xeon au tarif exorbitant. L'idée est donc de garder des marges bien plus confortables tout en continuant de proposer des packagings hors norme.
Pour s'en convaincre, il suffit de regarder ce récapitulatif des tarifs de lancement :

Pour calculer notre « score d'intérêt », nous avons multiplié le nombre de cœurs par la fréquence moyenne, et divisé le tout par le prix. Nous donnons un bonus de 15 % aux processeurs Zen+, dont les performances sont plus élevées. La fréquence moyenne est calculée selon la règle suivante :
Comme on peut le voir, à leur lancement, les Ryzen de première génération disposaient d'un score de 5,25 points environ. Désormais, ce score est presque de 13 pour un 1800X et de 7,21 pour un 1950X. Le Ryzen 7 2700X mis sur le marché en avril est aux alentours de 12, soit assez proche de son prédécesseur.Fmoy = (2*Fmin + Fmax) / 3
Par contre, les Threadripper de série X sont toujours à environ 7,4 points. Les WX tombent dans les 6,7 points et sont, en théorie, les moins intéressants en rapport performances/prix. Ce, sans parler du coût de la plateforme, également plus élevé. Pour autant, ce seront les seuls à proposer ce niveau de performances et ils resteront loin devant l'offre d'Intel.
Mais cela montre bien la volonté d'AMD d'être bien moins agressif, histoire de privilégier ses résultats financiers.
Précommande aujourd'hui, disponibilité entre août et octobre
La société continue également sa pratique détestable du lancement en plusieurs phases. Ainsi, outre les premiers articles, il est possible de publier des « unboxing », sans évoquer les performances ou certains détails des produits. Attendez-vous donc à voir des dizaines de vidéo de découverte de boîtes « Next Gen » contenant un processeur TR4.
Mais c'est aussi le cas des précommandes, qui débutent aujourd'hui chez certains revendeurs. Pour la France, plusieurs partenaires sont annoncés comme Amazon, LDLC, PC Specialist ou encore Rue du commerce. L'arrivée dans les stocks sera plus ou moins tardive selon les cas :


Les 2990WX seront ainsi les premiers à être disponibles lundi prochain, date de publication des tests. Les 2950X seront les suivants, avec une disponibilité annoncée pour le 13 août. Enfin, il faudra attendre octobre pour les 2920X et 2970WX.
Nous publierons nos premiers tests lundi prochain.
merci à NextInpactÀ noter :
Dans le cadre de la réalisation de cet article, nous sommes allés à la rencontre des équipes d'AMD à Maranello. Celle-ci a pris en charge une partie de notre transport, hébergement et restauration sur place. En marge de cet évènement, une activité de course sur circuit en partenariat avec Ferrari était organisée. Nous n'y avons pas pris part.
Conformément à nos engagements déontologiques, cela s'est fait sans aucune obligation éditoriale de notre part, excepté le respect des dates d'embargo (NDA), et sans ingérence de la part d'AMD.