Re: fil - la guerre informatique Ukraine VS Russie
Posté : lun. 6 nov. 2023 17:56
par MyPOV
L'ancien officier de l'OFS Sergei Khutortsev, une figure centrale du projet russe «Internet souverain», a confirmé que 167 services VPN sont maintenant bloqués avec plus de 200 services de courrier électronique. La Russie est également signalée comme ayant une intensification de mesures contre des protocoles tels qu'OpenVPN, IKEv2 et WireGuard (utilisés par les VPN).
Au cours de l'été, le président Poutine a approuvé des amendements qui nécessiteront de certaines plateformes internet, y compris les réseaux sociaux, de vérifier l'identité des nouveaux utilisateurs, en utilisant dans certains cas leur passeport (c'est idem en occident sur certaines plateformes US qui demandent une pièce d'identité). La fourniture de conseils sur l'utilisation de VPN ou d'outils similaires pour accéder à des ressources Internet interdites, y compris des plateformes de médias sociaux occidentaux «extrémistes» comme Facebook et Instagram, a été érigée en infraction pénale.
Re: fil - la guerre informatique Ukraine VS Russie
Posté : mar. 28 nov. 2023 09:17
par MyPOV
Les autorités ukrainiennes ont annoncé le 20 novembre le limogeage de Iouri Chtchygo ainsi que de son adjoint ; c'est un haut responsable du Service d'État des communications spéciales chargé notamment de la cybersécurité des structures gouvernementales. Il est soupçonné d'avoir détourné en 2021 et 2022 plus d'1,5 million d'euros lors d'achat de logiciels à des prix gonflés.
Ces fonds ont été transférés à l'étranger afin d'y être «légalisés et distribués entre les membres» du groupe criminel dont Iouri Chtchygol faisait partie, a accusé le NABU (bureau d'enquête national) dans un communiqué publié sur Telegram.
S'ils veulent entrer dans l'UE et l'OTAN, il est temps qu'ils apprennent à faire la même chose sans se faire gauler et surtout avec un système judiciaire suffisamment tordu pour ne pas les condamner
Re: fil - la guerre informatique Ukraine VS Russie
Posté : dim. 10 déc. 2023 07:58
par MyPOV
Un article intéressant de Zataz qui malgré les tournures de phrase, fait finalement le constat que concernant la cyberdélinquance, l'Ukraine et la Russie se valent. D'autant plus, que les pirates des deux pays avaient l'habitude de travailler ensemble et qu'en partie ça perdure.
Cela fait suite à l'affaire précédemment mentionnée du limogeage de Iouri Chtchygo pour corruption, haut responsable ukrainien du Service d'État des communications spéciales chargé notamment de la cybersécurité.
Maria Zakharova du ministère russe des Affaires étrangères affirme que l’aide financière de l'UE à l’Ukraine contribue à alimenter diverses activités frauduleuses et cybercriminelles en Ukraine.
Ce groupe se livrerait à des cyberattaques et des escroqueries téléphoniques ciblant non seulement les utilisateurs russes mais aussi les citoyens de nombreux pays européens, les dépossédant de leur argent et de leurs informations confidentielles.
Elle oublie de rappeler que pirates russes et ukrainiens étaient « amis comme cochon » avant la guerre. Aujourd’hui, ils ne font pas tous bande à part. Elle n’a pas tord pour rappeler que l’Ukraine est un véritable nid, comme la Russie, à pirates. Les dernières arrestations orchestrées, entre autre, par la Police Nationale française en sont une nouvelle preuve.
Le gouvernement Russe oublie aussi de rajouter que les derniéres arrestations de « pirates » sur le sol Ukrainien ont visé des cybercriminels Russes (cela implique qu'il y a bien des liens cybercriminels Ukraine-Russie). Ces derniers avaient installé des fermes de bots, en Ukraine, pour inonder les réseaux de fausses informations.
Ces affirmations sont étayées par un document récent d’Europol et d’Eurojust, détaillant comment les forces de l’ordre de l’UE ont réussi à réprimer les activités de groupes frauduleux ukrainiens. Ces groupes, opérant depuis des centres d’appels frauduleux situés en Ukraine, ont escroqué des victimes dans divers pays européens, causant des dommages de plusieurs dizaines de millions d’euros. En République tchèque, le montant total des pertes dues à ces fraudes et cybercrimes est estimé à plus de 8 millions d’euros.
Les fraudeurs emploient diverses tactiques, notamment en se faisant passer pour des agents de sécurité de grandes institutions financières ou des forces de l’ordre. Le ministère russe de l’Intérieur a également relevé que presque toutes les attaques de fraudeurs téléphoniques en Russie provenaient d’Ukraine. Très difficile à prouver. L’Inde, pour ne citer que ce continent, possède des milliers de pirates tirant, numériquement, sur toutes les possibilités numériques.
Re: fil - la guerre informatique Ukraine VS Russie
Posté : mer. 21 févr. 2024 19:59
par MyPOV
Depuis quelques jours, l'Ukraine accuse le réseau Internet Starlink d'être exploité par les Russes, ce que Elon Musk a démenti.
Selon le renseignement militaire ukrainien, l'armée russe utiliserait des milliers d'équipements de transmission Starlink sur le front après les avoir achetés auprès d'intermédiaires.
Selon Reuters, les autorités ukrainiennes appelaient déjà SpaceX à prendre des mesures avant la mise en évidence de l'utilisation régulière de Starlink par l'armée russe.
L'idée serait de déployer des algorithmes pour permettre une utilisation très localisée et contrôlée de Starlink, comme SpaceX a pu le faire récemment en association avec le gouvernement israélien pour mettre en place un lien Starlink sur son territoire et à un hôpital de campagne à Rafah.
D'un point de vue militaire, la guerre devient une bataille de drones et contre-drones sur fonds électronique et informatique, laissant l'impression qu'elle est aussi un champ d'expérimentation de nouvelles armes. C'est un gros avantage commercial qu'une arme ait été utilisée avec succès dans un conflit.
Bonus : ça commence avec la cible facile russe, puis ça se rapproche de nous avec une première cible en France, puis une autre, etc Naturellement que ça a une influence sur Internet et nos libertés, déjà parce que tous les médias y sont aussi présents. Ça passe de la Russie aux journalistes français en s'étendant aux présentateurs et intervenants, les pas restants sont petits pour les sites, d'abord liés à l'actualité et donc la vie politique, puis tous. https://fr.wikipedia.org/wiki/Christoph ... nformation
MyPOV a écrit : lun. 19 déc. 2022 18:55
Depuis le début de cette guerre, la société franco-internationale Eutelsat spécialisée dans la diffusion satellitaire de chaînes de télévision et de stations de radio, n'appliquait pas de censure dans ses diffusions.
L'ONG Reporters Sans Frontières a engagé de multiples démarches dont devant le Conseil d’État, pour que l'ARCOM prononce la mise en place de la censure de chaînes russes sur les territoires conquis par la Russie et par voie de conséquence en Russie pour les chaines Rossiya 1, Perviy Kanal et NTV ; ces chaînes continueront à être diffusées, mais plus par Eutelsat.
Selon RSF, c'est une « victoire dans la lutte contre la propagande et une victoire pour le droit à l’information »,
RSF se donne pour objectif la défense de la liberté de la presse...
Donc, la censure lutte contre la propagande, est une victoire pour le droit à l’information, et défend la liberté de la presse Que de belles antithèses
Un documentaire trouvable sur ce qu'était la France avec la première publication de L'archipel du goulag :
L'archipel du goulag, le courage de la vérité - Alexandre Soljenitsyne - LCP
en complément : Alexandre Soljenitsyne - Le combat d'un homme (2005) - Arte
Re: fil - la guerre informatique Ukraine VS Russie
Posté : ven. 23 août 2024 09:06
par MyPOV
Cette guerre est vraiment novatrice sur de nombreux aspects technologiques comme la place prise par les drones, les attaques cyber surtout avec l'Ukraine et la Russie jusqu'alors unies via des teams. Il y a aussi le suivi du conflit, comme avec cette carte qui enregistre les événements militaires avec un historique quotidien. Je ne sais pas si elle est exhaustive, mais elle me parait équilibrée.
La version en libre accès permet de remonter jusqu'à janvier 2023, il faut la version pro pour aller au début du conflit.
Il y a une page Wikipédia dédiée à ce site, mais pas en français https://en.wikipedia.org/wiki/Liveuamap
Re: fil - la guerre informatique Ukraine VS Russie
Posté : ven. 1 nov. 2024 10:59
par MyPOV
La police ukrainienne a arrêté un cybercriminel de 28 ans qui gérait un service VPN permettant aux utilisateurs de se connecter à des sites russes interdits en Ukraine.
Il exploitait une salle de serveurs dans son appartement à Khmelnitsky, dans l’ouest de l’Ukraine, et louait également des serveurs en Allemagne, en France, aux Pays-Bas et en Russie. Le suspect aurait fourni aux services de renseignement russes des informations sur les utilisateurs du VPN.
Le service, promu sur Telegram et des forums darknet, aurait permis d’accéder à 48 millions d’adresses IP, avec un trafic quotidien dépassant 100 gigaoctets.
Je ne pense pas qu'on peut s'affranchir de la réalité que c'est d'abord une guerre civile. De nombreux habitants russophones d'Ukraine ont une vie ou une histoire familiale liée à la Russie. Ca semble normal que les uns et les autres veuillent des informations, des données issues de Russie, ou utiliser des réseaux sociaux pour échanger avec des habitants de Russie, etc. D'un côté, la Russie applique un contrôle très exigeant sur les VPN au point qu'ils n'ont plus beaucoup d'intérêt, de l'autre, l'Ukraine et ses alliés veulent bloquer l'accès à tout ce qui est russe. Au final, ce sont les populations qui sont victimes.
Cependant, il est possible qu'il y ait en plus un problème de cybercriminalité. Plusieurs Teams comportent ou comportaient des russes et des ukrainiens.
Re: fil - la guerre informatique Ukraine VS Russie
Posté : mer. 5 mars 2025 21:42
par MyPOV
Du nouveau
A propos de StraLink, même si pour le moment Musk ne semble avoir annoncé sa désactivation et qu'on imagine qu'il ne peut pas en décider seul étant donné sa place dans le gouvernement US, Eutelsat serait prêt comme remplaçant au-dessus de l'Ukraine.
Le groupe "français" Eutelsat, qui gère la constellation OneWeb, est devenu une alternative potentielle pour assurer la continuité des communications satellitaires, notamment dans le contexte du conflit en Ukraine. Elle a connu une forte augmentation de sa capitalisation boursière en début de semaine accopagnée d'une hausse de 200 % en Bourse.
La constellation OneWeb est composée d'environ 600 satellites, contre plusieurs milliers pour Starlink. Elle opère à une altitude de 1 200 kilomètres, alors que Starlink est positionné en orbite basse, à environ 500 kilomètres d'altitude. Cette différence influe sur les performances des communications : bien que OneWeb puisse assurer une couverture étendue, Starlink bénéficie de vitesses de connexion supérieures et de temps de latence plus réduits. Cependant, selon Eutelsat, l'enjeu principal en Ukraine n'est pas tant la capacité que la couverture sécurisée, permettant d'assurer des communications même dans les zones où les infrastructures technologiques sont absentes. Eutelsat a déjà fourni des terminaux de connexion à l'Ukraine et envisage d'accroître son offre si nécessaire pour garantir un relais des communications satellitaires en cas d'indisponibilité de Starlink.
Si la constellation OneWeb peut offrir une solution de secours, son adoption par l'Ukraine reste incertaine. Le gouvernement ukrainien évalue les options disponibles, notamment en fonction du soutien international et des capacités effectives des solutions alternatives.
Bonus : Etant plus méconnu, voici quelques infos sur OneWeb d'Eutelsat. Attention, c'est d'origine IA
Débits OneWeb 50-200 Mbps en téléchargement, 2-15 Mbps en envoi, latence d’environ 70 ms.
Débits Starlink 50-250 Mbps en téléchargement, 10-40 Mbps en envoi, latence de 20-40 ms.
Coût matériel ~10 000-20 000 €, abonnement variable (plusieurs centaines à milliers d’€/mois)
OneWeb est destiné aux entreprises, gouvernements et opérateurs télécoms ; mais c'est ainsi qu'est exploité StarLink en Ukraine, d'ailleurs essentiellement sur les zones du conflit.
Re: fil - la guerre informatique Ukraine VS Russie
Posté : mer. 11 juin 2025 19:42
par MyPOV
Il y a bien longtemps que je n'avais pas lu d'information intéressante.
La dernière grand public concerne le projet de production de drones par Renault en Ukraine. Ce qui est largement présenté dans les médias.
Par contre, une nouveauté qui n'était même plus un secret, est le contournement des sanctions par certaines entreprises de l'UE ; en plus de celles officielles, dues aux nombreuses exceptions en fonction des États membres. Plusieurs exemples, détaillés dans la façon de faire, sont présentés dans ce documentaire diffusé sur Arte, dont certains en lien avec le high-tech.
C'est très intéressant et bien documenté. Naturellement, c'est enrobé du message qu'il faut encore plus de sanctions.
Re: fil - la guerre informatique Ukraine VS Russie
Posté : sam. 2 août 2025 11:01
par MyPOV
En lisant un article wiki sur les moteurs de fusée actuellement en activité, je découvre l'ukrainien Pivdenmash qui est l’usine d’assemblage et de fabrication produisant les lanceurs conçus par le bureau d'études Pivdenne, dont dans le secteur spatial et militaire. Or ces moteurs sont utilisés dans les fusées Vega, les seules pour le moment exploitables dans l'UE. C'est un double tabou stratégique et symbolique pour l’UE d'une dépendance à l’égard de l'Ukraine, qui ne peut ni être assumé politiquement ni intégré dans le récit officiel de la solidarité avec Kiev.
Pivdenmash : l’atout spatial ukrainien sous-estimé ; synthèse d'une discussion avec chatGPT :
1. Une décentralisation soviétique stratégique vers l’Ukraine
Contrairement à une idée répandue, les capacités spatiales ukrainiennes ne sont pas un résidu du système soviétique, mais le résultat d’un choix stratégique de l’URSS. Dès les années 1950, Moscou a décidé de décentraliser ses capacités de conception et de fabrication de missiles balistiques, notamment pour des raisons de sécurité, d’éloignement des frontières occidentales et de redondance industrielle. L’Ukraine, avec Dnipropetrovsk comme centre, s’est vu confier la conception (bureau Pivdenne) et la fabrication (usine Pivdenmash) de toute une série de missiles intercontinentaux (R-12, R-36, SS-18) et de fusées spatiales lourdes (Zenit, Tsyklon). Loin d’être un sous-traitant, ce complexe formait le cœur du développement des vecteurs soviétiques.
2. Une autonomie technologique qui dépasse la Russie
À la chute de l’URSS, l’Ukraine a conservé l’intégralité des chaînes de production, des équipes et des plans de moteurs comme le RD-120 (étage principal du Zenit) ou RD-843 (utilisé dans Vega). Contrairement à ce qu’on croit parfois, la Russie n’a pas dominé cet héritage : elle a elle-même dû tenter de répliquer certains moteurs ukrainiens, sans toujours y parvenir. La ressemblance dans les désignations (RD-…) ne signifie pas qu’il s’agisse de composants russes. Elle reflète la nomenclature soviétique. Techniquement, le savoir-faire ukrainien dans la propulsion liquide moyenne à haute poussée est unique dans l’espace post-soviétique, hors Russie.
3. Une cible stratégique pour Moscou bien avant la guerre
La Russie n’a jamais vu d’un bon œil le maintien de ce savoir-faire hors de son contrôle. Dès 2014, après l’annexion de la Crimée, la coopération industrielle est rompue entre Roscosmos et Pivdenmash. Moscou sabote alors les projets Zenit en commun, tout en accélérant la substitution de composants ukrainiens dans ses lanceurs. Les bombardements sur Dnipro après février 2022 ne visent pas seulement des objectifs militaires : ils cherchent aussi à effacer cette capacité technologique concurrente, bien qu’issue du même système soviétique.
4. L’Europe face à une dépendance stratégique non anticipée
Le moteur RD-843, produit à Dnipro, est toujours utilisé pour l’étage supérieur du lanceur Vega. Sans lui, Vega est inopérant. Le moteur européen M10 destiné à le remplacer (programme Vega-E) n’est pas encore qualifié, et Vega-C est suspendu suite à des échecs techniques. En parallèle, Ariane 6 n’a pas encore démontré sa fiabilité et l’Europe ne dispose pas de solution souveraine pour les charges moyennes et légères. Ce que la guerre a rendu visible, c’est une dépendance ancienne, masquée par l’habillage européen du lanceur.
5. Un levier pour l’après-guerre si l’Europe agit à temps
Pivdenmash pourrait devenir un partenaire structurant pour l’UE, au lieu d’être un fournisseur "toléré". Cela suppose un investissement politique et industriel clair, notamment via des projets conjoints (coproduction, transfert de savoir-faire, mutualisation avec l’ESA ou les agences nationales). Ce serait un moyen de sécuriser une chaîne de production critique tout en contribuant à la stabilisation économique de l’Ukraine à long terme. L’Europe a les moyens de le faire, mais pas forcément encore la volonté stratégique.
Bonus :
Spoiler : :
1. Ariane : un récit européen… mais hors UE à l’origine
Le programme Ariane, bien que géré par l’ESA, a été historiquement tiré par la France, avec des partenaires parfois non membres de l’UE (comme la Suisse ou la Norvège). Le succès technique d’Ariane 4 puis 5 a longtemps masqué les failles de gouvernance industrielle européenne, notamment l'absence de réelle mutualisation entre États membres ou de stratégie à long terme. Quand Ariane 6 a été retardée, et que Vega a échoué, le vide s’est révélé brutalement, mais on a préféré reconstruire un récit rassurant plutôt que d’affronter la réalité d’une dépendance partielle à l’Ukraine ou à des fournisseurs extra-européens.
2. Mettre en avant la dépendance, c’est reconnaître une faiblesse industrielle structurelle
Depuis la guerre, l’UE a beaucoup communiqué sur sa volonté de souveraineté technologique, notamment dans les domaines de l’armement, du spatial, de l’énergie. Or, admettre qu’un moteur ukrainien est indispensable à son lanceur Vega reviendrait à reconnaître que cette autonomie est encore largement théorique.
Cela ferait écho à d'autres dépendances non maîtrisées :
- aux États-Unis pour le lancement de Galileo pendant l’arrêt d’Ariane ;
- à SpaceX pour certaines missions institutionnelles (y compris françaises) ;
- à des composants sud-coréens, israéliens ou japonais pour des systèmes de défense.