Devant la crise mondiale du déchet plastique, des chercheurs mettent au point des méthodes pour convertir nos résidus en énergie. La pyrolyse, l'une de ces techniques, promet des résultats impressionnants. Cependant, cette prouesse technologique dissimule une solution énergivore et sujette à controverse, qui n'est pas la panacée écologique tant espérée.

Des progrès remarquables dans le recyclage chimique ont été récemment rapportés par diverses équipes de recherche. Cependant, malgré son attrait indéniable, cette approche ne fait pas l'unanimité.
Comment se déroule ce processus de recyclage chimique ?
La pyrolyse est la méthode qui a été le plus scrutée. La méthode implique de soumettre les déchets plastiques à une température extrêmement élevée (pouvant atteindre les 900°C) dans un milieu dépourvu d'oxygène.

Quels sont les progrès technologiques récents ?
Bien que la pyrolyse ne soit pas une nouveauté, son manque d'efficacité a longtemps constitué un obstacle. Récemment, des chercheurs de l'Université de Yale ont réussi à atteindre un rendement de 66% sans recourir à des catalyseurs, ces éléments coûteux et compliqués à maintenir.
Encore plus spectaculaire, une autre technique élaborée par le Laboratoire national du Pacifique Nord-Ouest et l'Université de Columbia prétend transformer plus de 95% des résidus plastiques divers en un produit comparable à l'essence, en une unique étape et à température ambiante. Cette méthode présente le mérite d'éliminer le besoin de trier laborieusement les diverses sortes de plastiques, un frein majeur pour le recyclage conventionnel.

En dépit de ces avancées, la conversion du plastique en carburant n'est pas encore une solution écologique. L'objection majeure concerne la consommation d'énergie : la pyrolyse est un procédé très énergivore, qui engendre de vastes émissions de CO2 et d'autres substances polluantes.
Pour plusieurs spécialistes, c'est une « illusion industrielle » promue par les grands noms de la pétrochimie. Au lieu de s'attaquer à la source du problème – notre dépendance aux énergies fossiles et la surconsommation de plastique jetable – cette méthode ne fait que recycler un sous-produit du pétrole... en pétrole. Une mesure temporaire qui ne doit pas nous faire perdre de vue notre but principal : réduire la production de plastique.
Foire Aux Questions (FAQ)
La « substance plastique » est-elle la même que celle utilisée dans la pompe ?
Effectivement, les hydrocarbures générés par ces techniques novatrices de recyclage chimique présentent une grande similarité moléculaire avec ceux de l'essence classique. Ils peuvent être directement incorporés dans les processus de raffinage en cours ou combinés avec des carburants commerciaux.
Est-ce une option véritablement respectueuse de l'environnement ?
C'est toute la problématique du débat. D'un côté, cette innovation offre la possibilité de donner de la valeur à un déchet nuisible qui autrement serait destiné à polluer les océans ou à être jeté dans les sites d'enfouissement. Par ailleurs, son empreinte carbone est très négative du fait de sa grande consommation d'énergie. La meilleure approche écologique est de diminuer considérablement notre production et notre utilisation de plastique.
À quel moment pourrons-nous observer une utilisation à grande échelle de cette technologie ?
Pas pour le moment. Bien que les résultats en laboratoire soient encourageants, l'extension à une production à grande échelle présente d'importants défis économiques et logistiques. Actuellement, ces technologies en sont encore au stade de la recherche et du développement et ne constituent qu'une petite portion du traitement des déchets plastiques à l'échelle mondiale.
merci à GNT