Discrètement, à près de 36 000 kilomètres au-dessus de nos têtes, la Chine vient de franchir une étape cruciale dans la course à la suprématie spatiale, avec des manœuvres qui redéfinissent les règles du jeu orbital.
Le ballet orbital mené par la Chine ces derniers mois vient de connaître son épilogue. Les satellites Shijian-21 et Shijian-25, après avoir passé plusieurs mois amarrés l'un à l'autre, se sont finalement séparés.Cette séparation, observée fin novembre par des systèmes de surveillance au sol, marque très probablement la conclusion réussie d'une première mondiale, le test d'un ravitaillement en carburant en orbite géosynchrone.
Une opération complexe menée dans la plus grande opacité
Lancé en janvier 2025, Shijian-25 avait pour mission officielle de tester des technologies de ravitaillement et d'extension de mission. Il a rejoint son aîné, le satellite Shijian-21, en orbite depuis 2021 et déjà connu pour avoir déplacé un satellite hors service vers une orbite « cimetière ».
Les deux engins ont réalisé des opérations de rendez-vous complexes avant de s'amarrer au milieu de l'année, devenant quasi-indiscernables depuis la Terre.
Durant leur phase d'amarrage, le duo a effectué des manœuvres de changement de plan orbital, des opérations très gourmandes en carburant. Ce comportement conforte l'hypothèse d'un test de transfert d'ergols réussi.
Conformément à son habitude, Pékin est resté totalement silencieux sur la nature et le succès de ces opérations, alimentant les spéculations et une certaine inquiétude.
Des implications civiles et militaires majeures
La maîtrise du service en orbite, notamment le ravitaillement, est une avancée stratégique considérable. Sur le plan civil, elle permettrait de prolonger la durée de vie de satellites coûteux, de repositionner des actifs ou de réutiliser d'anciens engins, réduisant ainsi les coûts et la prolifération des débris spatiaux. C'est un pas significatif vers une gestion plus durable des opérations spatiales.

Décollage de Shijian-25 Cependant, la nature duale de cette technologie ne trompe personne. La capacité de s'approcher, de s'amarrer et de manipuler un autre objet en orbite géostationnaire, où sont stationnés des satellites critiques pour les communications et l'alerte précoce, a des implications militaires évidentes.
Le Pentagone observe de près ces développements, alors que les satellites chinois montrent des capacités de plus en plus sophistiquées.
Une cadence de lancements qui s'accélère
Cet exploit s'inscrit dans un contexte plus large d'accélération du programme spatial chinois. La Chine a récemment procédé au lancement d'un autre satellite expérimental, le mystérieux Shijian-28, à bord d'une fusée Longue Marche 7A.

Lancement de Shijian-28 Le rythme des lancements de cette fusée s'est intensifié, illustrant la montée en puissance industrielle du pays et ses vastes ambitions spatiales.
Cette dynamique contraste avec le léger contretemps subi par le secteur commercial. Le vol inaugural de la fusée réutilisable Zhuque-3 de la société Landspace, très attendu, a été reporté sans explication.
Malgré ce report, la tendance de fond est claire : la Chine diversifie ses lanceurs et ses missions, renforçant sa présence sur tous les fronts de la conquête spatiale et posant les jalons de son futur rôle de leader dans l'espace.
merci à GNT
