Les dernières analyses de l'exoplanète K2-18b font apparaître la présence de composants normalement produits par des organismes vivants. Mais cette détection est-elle bien réelle ?

Les premières données ont essayé de modeler la fiche technique de cette planète en l'affublant d'une atmosphère épaisse et d'océans liquides couvrant sa surface, en faisant un monde hycéanique (liquide et riche en hydrogène).
Déjà, la détection supposée d'une substance, le DMS (disulfure de méthyle), avait interpellé dans la mesure où elle peut être produite par des microorganismes de type plancton.
Avait-on enfin trouvé trace d'une vie extraterrestre sur la lointaine planète K2-18b ? Un nouveau passage en revue des données cette année a conforté la possibilité de présence du DMS ainsi que du DMD (disulfure de diméthyle), également potentiellement attribué à de la vie.
Signal vs bruit
Pour les auteurs de l'étude, la tentation était donc grande de pouvoir annoncer avoir découvert pour la première fois une preuve de vie extraterrestre ou du moins une solide présomption.
L'enthousiasme des chercheurs, qui se positionnent logiquement comme les premiers découvreurs de vie extraterrestre si les données étaient confirmées, a enflammé les médias tout en étant accueilli avec un certain scepticisme par bon nombre de scientifiques.

Le DMS détecté sur K2-18b en était-il et si oui, provenait-il d'une vie extraterrestre ? D'abord parce qu'il existe des observations de DMS ne faisant pas appel à une formation par une vie extraterrestre. Ensuite parce qu'on n'est pas certain que K2-18b soit couverte d'un océan d'eau liquide, déduction indirecte tirée de la composition de son atmosphère. Il pourrait tout aussi bien s'agir d'océans de lave produisant une atmosphère riche en CO2.
Enfin, les caractéristiques physico-chimiques et le positionnement de la planète ne sont pas forcément compatibles avec l'émergence de la vie, même en étant dans la zone habitable de l'étoile, ce qui est le cas pour K2-18b et fait tout son intérêt.
A l'étude de l'Université de Cambridge a répondu le passage en revue du protocole par une équipe de l'Université d'Oxford qui relève de son côté qu'il y a plus de bruit que de signal dans les données utilisées, ne permettant pas de tirer de conclusions fermes.
Il faudra des données complémentaires pour trancher
Certains scientifiques avaient été prompts à relever que l'indice de confiance dans les résultats était inférieur aux normes habituelles pour servir de preuve irréfutable et que les données avaient été obtenues en poussant les instruments infrarouge du télescope jusqu'à leurs limites et ont été traitées selon un modèle statistique qui pourrait avoir surestimé la détection du DMS.

Les auteurs de l'étude produite par l'Université de Cambridge n'en démordent pas et continuent d'estimer avoir trouvé des éléments tangibles tout en accusant leurs détracteus d'utiliser des modèles trop simplistes pour réfuter leur trouvaille.
merci à GNT