Le spoofing a encore frappé en France - © fizkes / Shutterstock
Une vaste escroquerie au faux banquier a été démantelée près de Lyon. Pas moins de 400 personnes auraient été bernées à travers la France, pour un préjudice estimé à un demi-million d'euros.
L'arnaque au faux conseiller bancaire ou « spoofing » a encore frappé. Et cette fois, il ne s'agit pas que d'une affaire ayant fait une ou deux victimes, comme ce couple qui a perdu près de 20 000 euros. Là, c'est tout un réseau bien organisé qui a été démantelé par des gendarmes français de la compagnie de l'Arbresle près de Lyon (Rhône), épaulés dans leur enquête de plusieurs mois par leurs homologues suisses.
Ce sont 12 personnes qui sont désormais soupçonnées d'avoir escroqué 400 victimes au sein de l'Hexagone, pour un montant estimé à environ 500 000 euros.
L'arnaque au faux banquier, un classique déjà bien connu
L'arnaque au faux banquier, dite « spoofing », est probablement la plus ancienne méthode d'escroquerie bancaire. Le principe est malheureusement une recette bien éprouvée par les malfrats : se faire passer pour un employé de la banque de la victime et prétendre qu'une fraude a été détectée sur son compte.
Sous ce prétexte, les arnaqueurs vont tenter par différents moyens de récupérer les précieux codes confidentiels (numéro de carte, codes, etc.) afin de pouvoir effectuer des retraits ou des achats en ligne. Ils utilisent pour cela toutes les données personnelles de leurs victimes qu'ils auront au préalable achetées pour une somme dérisoire sur des sites peu recommandables du dark web ou via les réseaux sociaux, comme Telegram.
Dans l'affaire démantelée près de Lyon, les escrocs semblent avoir atteint un niveau de sophistication inquiétant. Avec un scénario bien ficelé, ils parvenaient à gagner la confiance des victimes au téléphone avant de les délester de leurs informations bancaires. Certains n'hésitaient pas à envoyer un complice récupérer directement la carte bleue au domicile des personnes arnaquées. Leur butin et coordonnées bancaires en poche, les escrocs n'avaient alors plus qu'à se servir directement à la source, via des achats en ligne ou des retraits d'espèces.
Les quelque 80 agents des forces de l'ordre ont également ainsi saisi des véhicules, des objets de luxe et autres matériels multimédias, le tout pour un montant estimé à près de 500 000 euros volés à 400 victimes identifiées.
Pire que le phishing, le spoofing - © Stokkete /Shutterstock
Les bons réflexes pour éviter de se faire piéger
Un épisode, hélas, loin d'être isolé et qui montre bien que même s'ils sont conscients des risques et de la vulnérabilité de leurs données bancaires, les Français ne sont pas assez vigilants, comme l'a montré cette étude de la Fédération bancaire française parue en 2023. C'est pourquoi il n'est jamais inutile de rappeler quelques bonnes pratiques à adopter pour éviter de tomber dans le piège du spoofing.
La première règle à garder en tête est de ne jamais communiquer ses codes secrets, même à une personne se faisant passer pour un conseiller bancaire. En effet, sachez que jamais votre banque ou votre opérateur ne vous demanderont vos codes confidentiels. En cas de sollicitation de ce type, dites stop et faites un signalement aux autorités, ou déposez une préplainte en ligne sur la plateforme THESEE sur le site service-public.fr. En cas de doute, raccrochez et contactez directement votre agence pour faire un point de situation et, s'il s'agit de spoofing, bien sûr, le signaler.
Il faut également se méfier des e-mails, SMS ou appels insistants demandant d'actualiser vos coordonnées bancaires. La notion d'urgence et la pression sont souvent la signature des escrocs. De la même façon, une offre trop alléchante ou une promesse de gain doivent vous alerter sur une tentative de phishing ou de spoofing. Si vous effectuez des achats en ligne, privilégiez le paiement par prélèvement automatique sécurisé. Et pour renforcer votre sécurité en ligne, n'hésitez pas à passer par un VPN pour effectuer vos transactions bancaires sur le Web.
merci à CLUBIC