Projet à 88 millions de dollars pour cartographier les émissions de méthane, le satellite MethaneSAT lancé en mars 2024 est définitivement perdu dans l'espace.

Depuis le 20 juin, il n'y a plus aucun contact avec MethaneSAT. Le satellite est à court d'énergie, errant dans l'espace, quelque part au-delà de sa dernière position connue au-dessus de l'archipel du Svalbard.
Un silence radio qui sonne le glas
Moins de 15 mois après le début de sa mission prévue pour durer cinq ans, MethaneSAT est devenu silencieux. La perte de communication, soudaine et inattendue, a contraint ses opérateurs de l'Environmental Defense Fund (EDF) à déclarer la mission terminée. Les ingénieurs ont lancé une enquête approfondie pour comprendre les causes de la défaillance.
Pour Steven Hamburg, scientifique en chef de la mission, c'est une déception immense (Science) : « Pas un de mes meilleurs jours ou semaines. » L'annonce a été faite après avoir épuisé toutes les options pour tenter de rétablir la communication.
Un revers, pas un échec total
Malgré cette fin abrupte, les responsables du projet refusent de parler d'échec. « Nous voyons cela comme un revers, pas un échec », a affirmé Amy Middleton (Reuters), vice-présidente de l'EDF.
L'organisation souligne que le satellite a été un succès technologique. Les spectromètres avancés ont fonctionné au-delà des espérances, prouvant qu'il était possible de détecter les émissions globales de méthane, y compris les sources plus petites et diffuses jusqu'ici invisibles depuis l'espace.
Les algorithmes développés et les données déjà récoltées continueront d'être exploités et partagés, notamment avec d'autres missions comme le satellite japonais GOSAT-GW.

La perte de MethaneSAT laisse un trou dans le dispositif mondial de surveillance. Il pouvait à la fois cartographier des régions entières, comme des champs pétroliers et gaziers, et zoomer sur des points chauds avec une précision redoutable.
« La perte de MethaneSAT, ne vous y trompez pas, représente une lacune dans la capacité de notre communauté à surveiller et quantifier les émissions de méthane. Et c'est une lacune assez importante », souligne Riley Duren, patron de Carbon Mapper.
Sans MethaneSAT, la lutte contre le réchauffement climatique perd un outil précieux pour tenir les pays et les industries responsables de leurs engagements. Pour l'instant, l'idée de lancer un second satellite n'est pas à l'ordre du jour.
merci à GNT